Loyaltouch réponse de
Christian Querou ex-président du conseil de surveillance :
Intéressantes questions par contre ne la posez pas en tant qu’anonyme ! Soyez plus vaillant et affichez votre nom
Dans votre question il y a plusieurs aspects :
1. Tout d’abord l’entreprise n’a jamais pas fait « appel public à l’épargne » et à ce titre aucun particulier n’aurait du être actionnaire de cette société. Celle-ci était réservée aux seuls professionnels ou « Investisseurs qualifiés ». (voir en annexe le document d’introduction dit « offering circular » )
2. Je fais partie de ceux qui ont tout perdu, car j’ai même emprunté des sommes énormes à titre privé afin de permettre d’aider les besoins de la société afin de faire les salaires et de payer ses échéances.
Dans les derniers mois, J’estime avoir été floué sur la vérité de certaines informations et mis devant le fait accompli à chaque instant.
Je vous ferai noter que malgré l’hostilité de tout le monde j’ai (i) repris en mains (certainement trop tardivement, soit fin juillet 2010) la société LOYALTOUCH par la révocation de son Président du Directoire, et (ii) obtenu de la placer sous la protection du Tribunal de Commerce de NANTERRE, dans le cadre d’une procédure de « conciliation », ordonnée par le Président de ce Tribunal.
Cette procédure avait vocation à permettre la recherche d’une solution de sauvegarde pour cette entreprise et ses salariés.
Cette tentative positive a été anormalement sabotée, notamment par le Gaap, certains Avocats, certains salariés, et certains fondateurs, etc…
3. Il n’y a pas arnaque parce qu’il y a dépôt de bilan, votre raccourci est trop facile
Une entreprise, comme toutes entreprises dont Loyaltouch ne fait pas exception, concentre de nombreux facteurs extérieurs ou/et internes qui peuvent agir négativement. Avec 500 à 600 personnes dans le Groupe, 30 managers dont 10 clefs, des banques, des assureurs- crédits, etc. …
Pour Loyaltouch, sa crise de « cash » et la crise de confiance y associé sont les résultantes de toutes ces interactions.
Je précise au demeurant que cette société était dirigée par un Directoire – et non par moi – et que son Président était tout sauf un « homme de paille » : ENA, ex-conseiller de Monsieur Jacques ATTALI, rémunération très confortable et budget considérable alloué pour constituer son équipe et diriger la société.
Il s’était ainsi entouré de personnalités de haut niveau, dont à titre d’illustration, un Directeur Financier, ancien Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes.
Il est donc à tout le moins extraordinaire que les reproches se concentrent sur moi, qui n’était que Président du Conseil de Surveillance, sans fonction exécutive !
4. Les raisons du dépôt de bilan de Loyaltouch sont multiples mais la première fût sont endettement dû aux « O.C » courant premier semestre 2007 :
La crise des « sub-primes » se déclenche, les bourses mondiales s’éffondrent, la résultante pour une entreprise comme Loyaltouch fut d’avoir sa cote divisée par deux et d’être sur un compartiment de marché actions ( Alternext non appel public à l’épargne) déserté définitivement par bon nombre de professionnels.
Les « O.C » deviennent de la dette mécaniquement et donc sans espoir futur de conversion, ce pourquoi elles avaient été émises.
Conséquence immédiates, les banques vous trouvent trop endetté et ne veulent pas travailler avec vous, les assureurs crédit ont bien sûr les mêmes analyses ainsi que tous les grand-comptes clients de la société, cela représentait plus de 60% du CA.
Tout cela implique, pour une société comme LOYALTOUCH ayant besoin de temps afin d’installer son organisation et ses réorganisations, son business model, etc., l’impossibilité de réaliser de futures augmentations de capital, outre une pénurie de crédit bancaire, des difficultés d’obtention de crédits fournisseurs, et la perte de confiance des plus gros clients, ce qui touche dès lors son chiffre d’affaires. Ce sont les porteurs d’O.C qui ont demandé l’exigibilité immédiate de la dette au premier défaut de paiement.
Certaines entreprises acquises ont vu leurs chiffre d’affaire et résultat s’effondrer ou disparaître. (Due a la crise, mais aussi mensonges et trahisons…)
5. Je tiens encore et encore à souligner que depuis 18 mois avant le dépôt de bilan, je n’avais pas de poste exécutif. (Donc plus de rémunération, mais aussi pas de carnets de chèques, ainsi pas de participation aux réunions des organisationnelles, etc.)
De nouveau, une équipe surdiplômée et surpayée avait carte blanche afin de réorganiser, gérer et rentabiliser cette entreprise.
C’est la décision que je regrette.
6. La Bourse n’est pas une œuvre de bien faisances où tout le monde gagne.
Personne de chez LOYALTOUCH n’a obligé les actionnaires minoritaires à souscrire dans une entreprise dont la cotation était réservée aux investisseurs qualifiés.
Si vous souhaitez chercher des coupables en tant qu’actionnaire individuel , voici les premiers :
- Prestataires de services d’investissement, qui nonobstant leur qualité de membre et les obligations règlementaires pesant sur eux ont vendu du « LOYALTOUCH » à tout le monde, sans respect de leurs obligations de conseil et d’information :
- Les banques, qui en leur qualité de dépositaire avait l’obligation d’informer leurs clients donneurs d’ordres des risques attachés aux investissements effectués ;
- L’Autorité des Marchés Financiers, qui en qualité d’autorité de régulation, n’a rien trouvé à redire face aux volumes d’échanges intervenus sur un titre comme celui-là.
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